Catherine PITOUS, ma position face à la LGV

Publié le par Cathy Pitous et Daniel Pagotto

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Ma lettre au Président Charles D’HUYVETTER, Président de l’association Très Grande Vigilance en Albret.

 

Agen, le 14 mars 2011

 

Monsieur le Président,

J’ai bien reçu votre courrier concernant ma position, en qualité de candidate aux Elections Cantonales de Mars 2011, sur le projet de création d’une LGV.

C’est en parfaite cohérence avec mon vote de décembre 2009 au conseil municipal de la ville d’Agen, où je siège en tant qu’élue de l’opposition et à mes déclarations publiques que je vous réponds.

Plusieurs éléments m’amènent à adopter une attitude hostile à ce projet.

Tout d’abord, aucune étude sérieuse n’a été conduite sur l’aménagement de la ligne existante qui permettrait une comparaison impartiale des deux options TGV qui s’offrent au Lot-et-Garonne. Je salue à cette occasion l’initiative de Pierre CAMANI, de co-financer une étude.

A mon avis, l’aménagement de la ligne existante permettrait, pour un moindre coût, de relier Paris à Agen et à Toulouse, dans des délais sans commune mesure avec les délais actuels. Cet aménagement permettrait d’autre part de maintenir la gare d’Agen en centre-ville, ce à quoi je suis profondément attachée.

De plus, la réouverture des lignes Agen-Villeneuve et Agen-Auch permettrait la diminution du recours à l’automobile pour tous ces voyageurs et un accès aisé au TGV.

L’hypothèse d’une nouvelle gare, fer de lance d’une croissance économique, est une chimère que l’on sert en « attrape-nigaud » aux citoyens pour faire passer la pilule de ce projet qui n’a d’intérêt que pour les Toulousains.

La SNCF, qui diminue de plus en plus les arrêts « peu rentables » à ses yeux, n’a pas envie de construire cette gare et encore moins d’y arrêter des trains qui ne sont rentables qu’en l’absence d’arrêt sur 300 kilomètres. Au mieux, il n’y aura donc pas de gare et nous devrons rejoindre Bordeaux ou Toulouse pour avoir accès au TGV, au pire, il y aura deux arrêts par jour, le matin et le soir, pour mieux vider nos territoires au profit des grandes métropoles.

Le ferroutage qui pourrait être l’argument à la création d’une nouvelle ligne est parfaitement illusoire, puisqu’il n’y est fait aucune référence dans les études actuelles, l’Europe l’a bien compris puisqu’elle ne subventionne pas ce projet.

Sur le plan du financement de cette LGV, le coût en est prohibitif et le désengagement de l’Etat en fait supporter le coût aux collectivités du Sud ; la région Ile-de-France ne mettant pas un sou dans le projet et depuis peu la région Poitou-Charente faisant machine arrière.

Le différentiel sera donc assumé essentiellement par l’Aquitaine et dans une moindre mesure Midi-Pyrénées. L’addition ne cesse d’augmenter et les 5 milliards d’euros du Bordeaux-Toulouse risquent fort de devenir  à terme 10 milliards.

Les contribuables Lot et Garonnais et plus particulièrement les habitants et habitantes du territoire de la CAA, vont devoir payer lourdement pour un besoin inexistant.

Seuls les grands groupes du BTP y trouveront leur compte alors que des besoins sociaux et la réhabilitation indispensable des réseaux existants ne trouvent pas de financements.

Les dégâts de la percée de cette ligne nouvelle seraient aussi une catastrophe environnementale que nous ne pouvons accepter. Nombreux seront les sinistrés d’un tel projet qui devront abandonner leurs maisons voire leur travail pour les agriculteurs concernés.

 La caractéristique de notre région est la qualité de son espace rural et la qualité de ses produits qui demain seraient largement imputés par une LGV.

Vous comprendrez que si je suis élue, je militerai pour l’abandon de ce projet au profit de l’aménagement de la ligne actuelle.

Je reste à votre disposition et vous prie de croire à l’assurance de mes salutations distinguées.

 

                                                                Signature Pitous

Publié dans LGV

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